jeudi 3 février 2011

S'barrer a Kathmandou ou au Nepal



Ca commence bien, disions-nous. D'ailleurs, nous passons notre premiere nuit nepalaise a l'hotel Paradise, un immeuble desaffecte qui presente l'enorme avantage d'offrir des chambres doubles a 1,5 euros (eau froide comprise. Nous ne verrons pas d'eau chaude sur la route de Kathmandou, sinon dans les tchya -thes- quand ils ne sont pas au lait de buffle. Pas grave pour des durs comme nous. En plus, il ne fait pas chaud et les premiers signes de puanteur n'apparaissent pas avant une semaine.)

Les debuts sont idylliques. Les hommes sont souriants les femmes jolies et plus emancipees qu'en Inde (difference culturelle? consequence de la guerre civile? en tout cas, ces intrepides vont jusqu'a m'adresser la parole) et les enfants supportables. Nous nous sentons bien et, en 3 jours nous baragouinons mieux le nepalais que l'hindi apres 3 mois.



Sadu (?) croise lors d'une pause en montagne. Il marche vers Kathmandou et ne fume certainement pas que des cendres de Shiva.








Les paysages valent egalement le detour. Passes les 500m d'altitude, on se croirait en haute montagne: vallees encaissees, longs cols... le bonheur. Ici, meme les pubs ne gachent pas le paysage (contrairement aux imbeciles qui posent).











Nous passons notre meilleure nuit en famille depuis bien longtemps dans une exploitation agricole produisant des bio-carburants et des choux-fleurs bio. Soiree agreable passee a discuter avec les deux gerants. Ils nous cuisinent un dal bath fameux (enfin, pour un dal bath le sempiternel plat de riz aux lentilles, l'equivalent du katchapuri georgien pour ceux qui suivent le blog) et nous degottent un lit pour la nuit. Le lendemain, ils renoncent a la 'donation' evoquee lors de notre arrivee car "l'argent gacherait l'echange". Nous n'aurions pas mieux dit.



Mais ca se corse un peu au fur et a mesure que nous nous rapprochons de la capitale. Les degats du tourisme sont palpables. Ici, des gosses dont le vocabulaire anglais se limite a 'money'; la, un restaurateur qui demande l'equivalent de trois nuits d'hotel pour planter la tente dans son parking. Nous passons notre derniere nuit sur le balcon de ce bar dans un village peu amical mais sous la protection d'un saint maoiste.




On s'accroche et apres une derniere montee ininterrompue de 20km, nous voici aux portes de Kathmandou. 16.000km dans les jambes, quelques rides et cheveux blancs supplementaires et 43 ans de retard.


Ce n'est qu'un au revoir (et merde)

Apres etre restes plus longtemps que prevu a Varanasi (sous l'effet de la force d'inertie d'abord puis parce qu'on commencait a apprecier cette ville), nous voila repartis en direction du Nepal. Les quelques jours de route jusqu'a la frontiere se reveleront assez agreables. Dans les villages les gens sont plus ou moins normaux et meme parfois gentils. Ils vont jusqu'a nous offrir un the de temps en temps! En Inde!! La route est plate mais pas lassante grace a nos amis chauffeurs de bus et de camions qui nous obligent a rester attentifs. On les regrettera.



Four crematoire industriel




Micro-ondes crematoire
artisanal



Femme liberee oubliant presque son gosse en nous fuyant




Village admirant d'intrepide
s aventuriers venus de tres loin pour boire leur the



Tourne ventilateur a braises
©

La nuit nous pouvons de nouveau planter la tente. Notre 'chez nous' comencait a nous manquer apres 1 mois de privation.



Ici, nous dormons dans a petite centrale electrique du village. Rien a signaler sinon une enorme boule de feu et un bruit de tonnerre a 30m de la tente au milieu de la nuit. Au petit matin, les ouvriers reparaient deja l'installation.



La, une derniere nuit chez nos amis les policiers. Une valeur sure en Inde. Ce soir, par exemple, nous desesperions de trouver un endroit ou dormir. Personne ne voulait de notre tente et le village etant depourvu de guesthouse, on nous proposait un hangar tout pourri au prix d'une chambre de luxe. Finalement, 2 villageois nous emmenent au commissariat et tout s'arrange (un peu l'inverse de la Belgique). Les flics mettent a notre disposition un bureau et nous offrent le repas. Merci!

En resume, une chouette petite promenade qui nous permet de quitter l'Inde sur une bonne note. Finalement, il y a pas mal de gens sympas et la nourriture n'etait pas si monotone (j'en suis convaincu apres 2 semaines au Nepal).



Femme preparant le the. Du jamis vu en Inde du Sud!



Le 22 janvier, nous traversons la frontiere indo-nepalaise, 120km a l'ouest de l'endroit que nous pensions atteindre. Peut-etre le poste frontiere le plus relax du voyage: il est situe en pleine ville (dont le nom change selon le cote); les enfants, chevres, marchandises et habitants la traversent en un flux continu; les autorites indiennes ne nous font pas de misere et on doit chercher le bureau d'immigration nepalais pour ne pas rentrer dans le pays sans visa. Ca commence bien!



Au compteur, 15.730 km.

De Benares a Varanasi



C'est vrai que Benares est belle... Nous nous promenons dans ses ruelles colorees parmis les pelerins nus pieds, les vaches et les dechets... Nous observons les morts passer a longueur de journee accompagnes du Rama nam sancta e... Nous nous balladons le long de ses gahts et ons les fumees raires... C'est une ville tres charmante. D'ailleurs, on a du mal a la quitter (3 jours sont devenus 11!). Il faut dire aussi qu'il fait si froid qu'on repousse le moment de prendre la route et donc, du campement. Par contre, on aura jamais aussi mal mange!



Chaques jours, des metres de fille de pelerins, pieds nus , enmitoufles dans leur couverture, en attente de rentrer dans un des mombreux temples.



Lorsqu'on s'aventure dans une etroite ruelle, il faut faire gaffe a ne pas se retrouver sur le chemin d'une vache... et faire bien attention ou on met les pieds (pas pour les ordures mais pour les merdes... Je sais de quoi je parle! J'en ai ramene deux - trois dans la chambre. Le pire, ce sont celles des chiens et des hommes.).



Le long du Gange, les vetements sechent apres avoir ete "laves" soigneusement dans cette eau si ... sacree.

Chaque jour, nous avons donc une bonne raison de rester une nuit de plus: conference du Dalai-Lama a Sarnat, inmanquable lever de soleil sur le Gange... On ne l'oubliera pas celui-la! Nous etions sur place a 6h05, dans le noir -nous avions ete meme oblige de mettre le reveil! si tot!-, prets a ce spectaculaire tour d'une heure de barque pour voir les premiers pelerins se baigner, les premiers rayons de soleil colorer les vieuxs ghats... Non seulement notre barque est partie a l'oppose des ghates connus mais en plus, les soleil ne s'est pas leve.





Varanasi, c'est aussi... Shiva. Ici, les "alcoolos" sont en enfer (non, ca va) et les "drogues" au nirvana (nevermind). Lorsqu'on se promene sur les berges, on est persecute: "Boat? Boat?" "No baot, thank you" "Hashich?" "No smoke" "Marijuana? Cocaine? blablabla..." "...!".
Ben oui, ici, impossible de trouver une biere ("c'est illegal") par contre, on peut planer tres facilement! Il y a meme des "Government shop"! En fait, on devrait cela a Shiva!

A defaut de la mauvaise bouffe, on a trouve de bons biscuits et lassis, et "bang", on se regale!



Notre rendez-vous prefere, parmi les touristes japonais et coreens: le Blue Lassi. Cet homme est occupe a me preparer un super lassi - banane.

Promenades le long des Ghats et dans les ruelles:




Un peu surrealiste cette photo, non?



La fete aux cerfs-volants.



Une des nombreuses habitations aux facades peintes avec toujours ce meme motif.



Peite soiree occidentale, avec un italien et une armenienne.



Les massages! que nous n'aurons pas essayes. Ne jamais serrer la main a un Indien lorsqu'il vous la tend aux Ghats: non seulement il ne vous la rendra plus mais en plus, il voudra etre paye pour... le massage!



Meme les vaches tentent de se rechauffer!



Tous ces beaux legumes frais qui, jamais, ne se retrouveront dans nos assiettes! On n'a toujours pas pige comment faire en Inde (encore moins ici, au Nepal) pour commander un vrai plat de legumes.





Mais oui Tof, ma photo est bientot prise. Allez, un p'tit chay pour te relaxer?

Nous voila au "pole-Nord"!



Attente de notre train a la Victoria Station de Bombay

Cet accoutrement bizzare (voir chapitre De Mumbai a Bombay fin), on le doit a Allahabad. En fait, les 2.000 km de train effectues de Bombay a cette ville nous menent non seulement dans le froid, l'hiver, mais aussi dans une autre Inde; le Nord. Ce sont toujours les memes visages, les memes attroupements aux regards vides face a nos velos mais , par contre, le Nord, c'est plus de mendiants, plus axe sur l'argent, plus de malhonnetete... Par exemple, les marchands ont grand mal a se tenir aux prix convenus ou affiches, ou encore a rendre la monnaie... Sur ce, Tof a trouve le truc: il se sert (un oeuf extra, un paquet de chips...)! Ils ne reagissent pas tellement ils sont sur le cul!

Pour l'instant, confines dans notre jolie petite chambre bleue et emmitoufles dans notre nouvelle couverture, nous sommes a l'abri. Nous nous reposons de Bombay, nous fetons les 31 ans de Tof avec un bon gros repas (ce sera mon dernier vrai repas...) arrose de rhum local et je tente de me remettre de grosses diarrhees "sanguinaires". Placer diarrhees sanguinaires dans la phrase sur mon anniversaire, fallait le faire...

On pensait arriver a Benares, cette ville sacree, sur nos deux roues mais vu mes problemes d'intestins et ma diete forcee, on prend le bus.


Notre premier regard sur le Nord:



Les rues sont remplies de taxi-velos colores. C'est tres beau mais gaffe aus mollets quand ils vous rasent (Tof en gardera un souvenir...).




Tout le monde essaie de se rechauffer tant bien que mal, avec ce dont il dispose... Ici, c'est autour du chay que l'on passe ses journees...



... tandis que le voisin de trottoir continue son travail avec le sourire.





Pendant que je suis au regime, Tof essaie les "nouveautes" culinaires.