C’est un connaisseur qui vous le dit, les Georgiens boivent trop. Ils feraient Presque passer les Serbes et les Hongrois pour des peuples sobres, ce qui n’est pas peu dire. En tout cas, je n’avais jamais vu une fillette de 5 ans se servir un petit verre de bière a 10h du mat’ pour accompagner son grand-père occupe à conduire (et nous un peu perdus a l’arrière).
Chez ces gens-la, on ne boit pas, on se bourre la gueule avec application. Ca nous valu quelques rencontres pas très agréables avec des pochtrons de première classe mais surtout de nombreuses soirées joyeuses. Quand nous sommes invites, tout y passe: vin fait maison, petit alcool prépare par la babouchka, bière et vodka frelatée. Et il y va de l’honneur du maître de maison que l’invite fasse honneur à sa table. Je savais que mon entraînement intensif finirait par porter ses fruits (un peu de préparation physique pour le vélo n’aurait pas fait de tort non plus mais chacun son truc)! Les repas sont orchestres par un tamada. Les dépliants touristiques vous diront qu’être tamada est un art alliant sens de l’accueil, connaissance des traditions et imagination. Concrètement, il s’agit de déterminer a quelle vitesse on se saoule. Le tamada porte des toasts suivis de cul-sec. Entre les toasts, interdiction absolue de toucher ses verres. Les toasts commencent en douceur : la paix (comment refuser ?), les familles, dieu… Ensuite, ça devient plus original : l’amitié belgo géorgienne, l’OTAN ou la Russie selon que l’hôte est pro ou anti Saakhachvili). Quand toutes les bouteilles sont vides et qu’on a porte un 3eme toast a dieu, on a l’autorisation d’aller se coucher. Heureusement, s’il est malpoli de refuser de boire, on peut se contenter d’une petite gorgée plutôt qu’accompagner les géorgiens dans leurs cul-secs. Cette règle peut se révéler fort utile quand votre hôte fraîchement rentré de 7 ans de prison en Russie dépose 3 litres de vin sur la table au petit déjeuner en vous faisant comprendre qu’un refus le vexerait.
Le sommet a ete atteint quand, dans un train de nuit, je me suis fait réveiller vers 1h par un policier exigeant que je le suive. Je craignais un problème avec les vélos ou un bakchich. Que nenni ! il m’invitait seulement a un repas dans le compartiment réservé a ses collègues et j’ai eu le privilège de rencontrer le champion national de la police géorgienne (20 L de bière et 6L de vin en une soirée. Les flics belges font aussi bien, non ?). Malgré ma fatigue, ils ne m’ont pas lâché avant d’avoir fini les 4 litres de rouge. Si on m’avait dit qu’un jour je lèverais mon verre a la police belge et aux soldats US morts en Irak…
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